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Chara aspera Willd.

Espèce
ISFS :
Checklist : 50002

Synthèse

Description de l'espèce

Plante grêle à port dressé, haute de 5 à 40 cm, pouvant atteindre 70 cm en eaux profondes, peu ou pas incrustée. Diamètre de l’axe : 0,3 - 0,5 mm. Entre-nœuds : 1 à 5 fois plus longs que les rameaux des verticilles. Cortication : triplostique isostique. Acicules : grêles et aiguës, parfois courtes et coniques, majoritairement simples mais parfois groupées par 2-3, 1 à 3 fois plus longs que l’axe, caduques, souvent denses sur les entrenœuds supérieurs, plus rares dans les parties basales. Stipulodes : similaires aux acicules, disposés en 2 rangs, à raison de 2 paires par rameau. Verticilles : constitués de (6) 8 - 9 rameaux chacun. Rameaux (phylloïdes) : assez courts (jusqu’à 1 cm de long) ; les fertiles incurvés vers l’axe sinon ouverts-étalés (sous l’eau) ; chaque rameau est constitué de 6 à 8 segments dont les derniers sont parfois acortiqués. Dioïque. Gamétanges : toujours solitaires, disposés aux 2-3 premiers nœuds inférieurs. Cellules bractées : variables, ventrales et dorsales subégales ou au contraire très inégales, ordinairement plus courtes que les gamétanges. Anthéridie : solitaire, assez volumineuse par rapport de la taille de la plante et de couleur rouge-orangé (grâce à elle on repère la plante depuis la surface), diamètre 0,4 - 0,6 (0,7) mm. Oogone : solitaire, 0,6 - 0,9 mm de long, 0,44 - 0,55 mm de large. Oospore : brun foncé à noire, ovoïde, longueur 0,4 - 0,68 mm, largeur 0,44 - 0,55 mm, 11 - 15 crêtes ; calcifie pour former une gyrogonite. Bulbilles : rhizoïdiens, blancs, sphériques, isolés ou agglomérés, présents de l’automne au début du printemps.

Phénologie

Espèce pérenne ou annuelle, elle passe l’hiver sous forme de bulbilles ou d’oospores. Les jeunes pousses apparaissent au printemps (avril-mai), les gamétanges se forment entre juin et août et les oospores sont mûres entre août et septembre. Dans les milieux chauds ou à faible profondeur, le cycle est plus rapide et les plantes terminent leur cycle au cours de l’été déjà. La formation de bulbilles rhizoïdiens pendant la phase de sénescence des plantes permet d’assurer le maintien des populations par reproduction végétative.

Confusion possible

A l’état stérile Chara aspera peut être confondu avec C. strigosa. Les exemplaires à cortication irrégulière, apparaîssant triplostique par endroits, diplostique à d’autres ou à acicules en partie simples, en partie groupées, rendent la détermination incertaine. Il faut alors rechercher des plantes fructifiées. Le doute est levé sur les exemplaires portant des anthéridies : C. aspera étant dioïque et C. strigosa monoïque. La présence de bulbilles permet aussi de distinguer C. aspera de C. strigosa.

Milieux et répartition suisse

Chara aspera est présente dans une grande variété d’habitats du Jura ainsi que des régions alpines où elle a été recensée des étages collinéens à subalpins dans les lacs (lacs de Joux, Neuchâtel, Thoune, Brienz, Lauenen, Quatre-Cantons, Constance, Heidsee (Lenzerheide), Sils, Champfèr et Silvaplana) ainsi que dans les milieux pionniers créés à proximité des cours d’eau. Elle est moins fréquente dans les habitats du Plateau.
Disparue des grands lacs du Plateau (Léman, Sempach Zurich) pendant leur phase aiguë d’eutrophisation, elle recolonise lentement les anciennes stations comme récemment le Léman (2016) d’où elle a été absence pendant un demi-siècle.

Distribution générale

Circumboréale, assez répandue dans l’hémisphère nord.

Statut

Statut UICN

 Vulnérable

Priorité nationale

 4 - Priorité nationale faible

Responsabilité internationale

 1 - Faible

Conservation

Menaces


Disparition des habitats
Pénurie de milieux neufs et de stades pionniers
Eutrophisation des eaux
Manque de connaissances
Températures de l'eau élevées

Carte de distribution

Simple

Avant l'année pivot
Après l'année pivot
Avant et après l'année pivot

Avancée

Couleur des symboles
Observations validées
Observations en cours de validation
Occurrence provenant de l'Atlas Welten & Sutter (1982) et de ses suppléments (1984, 1994) sans observation dans la base de données Info Flora
Forme des symboles
Avant l'année pivot
Après l'année pivot
Indigène
Réintroduit
Introduit / naturalisé / subspontané / échappé
Incertain / douteux

Nombre d'observations

Moins d'observations que le seuil
Autant ou plus d'observations que le seuil

Milieux et répartition suisse

Chara aspera est présente dans une grande variété d’habitats du Jura ainsi que des régions alpines où elle a été recensée des étages collinéens à subalpins dans les lacs (lacs de Joux, Neuchâtel, Thoune, Brienz, Lauenen, Quatre-Cantons, Constance, Heidsee (Lenzerheide), Sils, Champfèr et Silvaplana) ainsi que dans les milieux pionniers créés à proximité des cours d’eau. Elle est moins fréquente dans les habitats du Plateau.
Disparue des grands lacs du Plateau (Léman, Sempach Zurich) pendant leur phase aiguë d’eutrophisation, elle recolonise lentement les anciennes stations comme récemment le Léman (2016) d’où elle a été absence pendant un demi-siècle.

Écologie

En eaux stagnantes permanentes ou temporaires (lacs, mares, marais, étangs, bras morts), à des profondeurs variables (p = 0,1 - 8 m, moyenne 1,6 m), eaux oligotrophes à oligo-mésotrophes, transparentes, neutres à basiques (pH = 7 - 8), moyennement à très riches en calcium (Ca = 50 - 100 mg/l) ; sur substrat meuble calcaire, sableux à argileux, généralement pauvre en matière organique.

Milieux

Milieux Phytosuisse (© Prunier et al. 2017)

Espèces caractéristiques I.1.2.2.4 - Charetum strigosae

Milieux © Delarze & al. 2015

Espèces caractéristiques 1.1.1 - Eau avec végétation immergée non vasculaire (Charion)

gras Espèces dominantes et influençant souvent la physionomie
Espèces caractéristiques Espèces caractéristiques
Espèce moins strictement inféodée Espèce moins strictement inféodée

Dépendance à l'eau

Rivières 1 - Habitat secondaire
Eaux calmes 2 - Habitat essentiel
Eaux souterraines 0 - Pas de liens

Nomenclature

Nom accepté (Checklist 2017)

Chara aspera Willd.

Nom vernaculaire

Deutscher Name :

Rauhe Armleuchteralge

Nom français :

--

Nome italiano :

--

Statut

Indigénat

Indigène

Liste des espèces menacées UICN (© Walter & Gillett 1997) : Non

Statut national selon Liste Rouge 2012

Statut UICN:

 Vulnérable

Vulnérable

Informations complémentaires

Critères UICN: --

Statut régional selon Liste Rouge 2019

Régions biogéographiques Statut Critères UICN
  • Légende
    EXéteint au niveau mondial (Extinct)
    REéteint au niveau régional, resp. éteint en Suisse (Regionally Extinct)
    CR(PE)disparu, vraisemblablement éteint en Suisse (Critically Endangered, Probably Extinct)
    CRau bord de l’extinction (Critically Endangered)
    ENen danger (Endangered)
    VUvulnérable (Vulnerable)
    NTpotentiellement menacé (Near Threatened)
    LCnon menacé (Least Concern)
    DDdonnées insuffisantes (Data Deficient)
    NEnon évalué (Not Evaluated)
    NAnon applicable (Not Applicable)

Statut selon la Liste des espèces prioritaires au niveau national

Priorité nationale 4 - Priorité nationale faible
Nécessité de prendre des mesures 1 - Il n'est pas certain qu'il soit nécessaire de prendre des mesures
Responsabilité internationale 1 - Faible
Nécessité de surveiller les populations 1 - Surveillance éventuellement nécessaire

Protection légale

Aucune protection internationale, nationale ou cantonale
  • Avertissement
    InfoFlora reprend, avec le plus grand soin possible, les informations sur la protection des espèces à partir des lois cantonales. Toutefois dans de nombreux cas, les espèces mentionnées ne peuvent pas être adoptées sans une interprétation de la taxonomie ou de la nomenclature. Par ailleurs, la signification précise des catégories « protection totale » et « protection partielle » varie entre les cantons.

    InfoFlora ne peut pas garantir l’exactitude et l’exhaustivité des informations sur le statut de protection. En cas de doutes, nous vous recommandons de consulter les lois cantonales.

Conservation

Menaces et mesures

Disparition des habitats


Créer de nouveaux plans d’eau dans des zones alluviales et dans les marais. Veiller à créer des zones à pentes douces.
Conserver les gravières en eau après extraction des matériaux.

Pénurie de milieux neufs et de stades pionniers


Rétablir la dynamique naturelle des cours d’eau, qui génère des milieux pionniers, en leur laissant plus d’espace.
Conserver ou rétablir des variations de niveaux dans la zone littorale. Elles apparaissent favorables au développement de l’espèce: basses eaux en automne et hiver, hautes eaux au printemps et en été.

Eutrophisation des eaux


Préserver la qualité physico-chimique des eaux (plans d’eau et affluents). Maintenir les concentrations en nutriments à un niveau oligo-mésotrophe, éviter l’eutrophisation.
Conserver de larges bandes de protection riveraines (zones tampons) sous forme de marais, zones partiellement embroussaillées, cordons boisés, forêts, etc.
Empêcher les apports d’eau chargée de nutriments, ruissellement, drainage, etc.
Favoriser, par le biais de la politique agricole, une agriculture extensive dans les bassins versants et à proximité des plans d’eau.

Manque de connaissances


Suivre l’évolution des populations connues et améliorer les connaissances sur l’écologie de l’espèce, notamment sur sa reproduction et sa tolérance aux températures et aux assèchements.

Températures de l'eau élevées