Spécialités régionales des prairies sèches

Afin de rendre vos activités de terrain pour la Liste Rouge encore plus attrayantes, nous vous présentons cette saison, petit à petit, un menu de « Missions découverte » sélectionnées parmi les espèces rares qui, comme tant d’autres, valent la peine d’être (re)cherchées.

En juin, le buffet est particulièrement bien garni : les prairies sèches sont en pleine floraison et de nombreuses raretés botaniques peuvent encore être découvertes avant le début de la fauche, prévu début juillet dans de nombreux sites. C'est pourquoi nous vous emmenons cette fois-ci à la découverte de spécialités botaniques régionales. Qu'est-ce que le Tessin a de plus que la polenta à offrir ? Y a-t-il dans les Grisons des délices botaniques à part les pizokel ? Nous avons rassemblé pour vous quelques échantillons de dégustation - et ils sont particulièrement savoureux accompagnés d'une Mission Flora. Dans le Jura, la Crépide rongée (Crepis praemorsa), qui déploie ses fleurs jaunes ligulées en grappes élancées dans la prairie, vaut le détour. Cette espèce rare est très sensible au piétinement, au broutement ou à une fauche trop précoce. En y regardant de plus près, on découvrira peut-être aussi la brunelle blanche (Prunella laciniata). Elle fleurit en ce moment dans un jaune pâle délicat et sa détermination est un véritable casse-tête, car elle s'hybride en partie avec la brunelle commune (Prunella vulgaris) et peut-être aussi avec la brunelle à grandes fleurs (Prunella grandiflora). Au Tessin, des spécialités méditerranéennes comme l‘epiaire vulpin (Stachys alopecuros) ou la centaurée de Trionfetti (Centaurea triumfetti) d'un bleu intense, transforment les prairies sèches en véritables plaisirs pour les yeux. Une tarte aux carottes argovienne ? Non, nous vous proposons, dans la famille des carottes, le panicaut champêtre (Eryngium campestre) en Argovie. Cette espèce y est très rare - on peut d'ores et déjà bien reconnaître ses feuilles remarquables, dont la parure fait davantage penser à un chardon qu'à une ombellifère. Dans les Grisons, la centaurée rhétique (Centaurea rhaetica) et la délicate primevère de Haller (Primula halleri) se montrent sous leur meilleur jour. En Valais, les sites secs déploient un bouquet particulièrement riche de gourmandises floristiques, dont le xéranthème fermé (Xeranthemum inapertum), la crupine commune (Crupina vulgaris) et l'orobanche de l'armoise (Orobanche artemisiae-campestris).

Vous avez l'eau à la bouche ? Préparez votre sac à dos, n'oubliez pas la loupe et en route pour la prochaine mission ! (Les missions sur les spécialités des prairies sèches sont désormais regroupées sous forme de thème dans FlorApp)

Eryngium campestre © Michael Jutzi

Crupina vulgaris © Michael Jutzi

Prunella laciniata © Christophe Bornand