Ulmus laevis, probablement le plus rare des arbres indigènes de Suisse

Connaissez-vous l’espèce d’arbre indigène probablement la plus rare de Suisse ? Avec environ un millier d’exemplaires, Ulmus laevis (orme lisse) est une véritable rareté. Ce n’est que l’été dernier que sa présence en Suisse a été scientifiquement confirmée comme étant naturelle. Il pousse de préférence dans les forêts alluviales et défie les crues avec d’impressionnantes racines en lames aplaties qui rappellent certaines espèces d’arbres tropicaux.

Au premier coup d’œil, il ressemble à ses cousins, l’orme champêtre (U. minor) et l’orme montagnard (U. glabra), avec ses feuilles à base asymétrique et son architecture caractéristique alternée sur deux niveaux. Mais c’est au plus tard au printemps que sa caractéristique particulière apparait : ses fleurs et ses fruits sont suspendus à de longs pédoncules. Au moindre coup de vent, les fruits ailés volent, ce qui lui vaut son nom allemand de « Flatter-Ulme », l’orme flottant.

L’aire de répartition de l’orme lisse s’étend des Pyrénées à l’Oural, mais il est fortement menacé en Suisse. En raison de la correction des cours d’eau et du changement d’affectation des sols, les zones alluviales sont aujourd’hui devenues rares et les populations d’ormes lisses sont petites et isolées.

Bien qu’il soit fortement menacé, l’orme lisse pourrait jouer un rôle clé à l’avenir. Contrairement à d’autres ormes, il n’est guère sensible au dépérissement de l’orme. En forêt, il est à espérer qu’il pourra remplacer les autres espèces d’ormes ou le frêne. L’orme lisse a également du potentiel en tant qu’arbre urbain. Il est résistant, supporte aussi bien les inondations que les périodes de sécheresse et reste stable même en cas de tempête.

Pour préserver la diversité génétique, il est important que les plantations d’espèces indigènes rares soient toujours initiées dans les règles de l’art par les autorités ou les spécialistes et qu’elles soient réalisées avec des provenances adaptées au site. À long terme, l’orme lisse ne pourra survivre qu’à condition que sa diversité génétique, et aussi son habitat soient préservés et encouragés - des zones alluviales dynamiques sont donc indispensables à sa survie.

Vous trouverez un article détaillé sur le projet de recherche dans le numéro d’automne 2024 de FloraCH.

© Christophe Bornand, CC BY-NC-SA 4.0

© Stefan.lefnaer, CC BY-SA 4.0, via wikimedia commons

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Quellen:

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