Conseils pour la détermination des espèces de Viola

Le printemps est la saison des violettes. Déterminer les violettes est toutefois un art en soi. A ce propos, les critères suivants, encore peu connus en Suisse, peuvent aider. Il reste malgré tout important de savoir qu’une combinaison de différents critères est toujours nécessaire pour une détermination sûre.

Pilosité

 Viola reichenbachiana et V. riviniana sont réputées difficiles à distinguer l'une de l'autre. Souvent, la pilosité foliaire peut aider à les différencier :

• V. reichenbachiana (à gauche): Face supérieure des feuilles velue, sauf sur les nervures principales. 
• V. riviniana (à droite): Face supérieure des feuilles poilue, y compris sur les nervures principales (face supérieure des feuilles rarement entièrement glabre).

photos : Michael Jutzi, dessins : Adrian Möhl

Franges des stipules 

Chez les espèces à tige, la distinction entre Viola canina (sans feuilles basales) et V. reichenbachiana/riviniana (avec feuilles basales) peut poser problème. Il se peut que des individus possèdent des feuilles dont il est difficile de savoir si elles doivent être considérées comme feuilles basales ou non. En prenant en compte la forme des stipules, la détermination deviendra alors bien plus aisée.

• V. canina (à gauche) : Franges des stipules lancéolées à largement linéaires, se rétrécissant progressivement vers l'apex.
• V. reichenbachiana (à droite) und V. riviniana: Franges des stipules filiformes. Celles de V. reichenbachiana sont plus longues que la largeur de la partie non divisée du stipule et Viola riviniana a des franges inférieures plus courtes que la largeur de la partie non divisée du stipule.

photos : Michael Jutzi, dessins : Adrian Möhl

Forme des nectaires 

Pour certaines espèces, la forme des nectaires est un critère utile. Les nectaires sont des appendices de deux étamines chacun, qui s'insèrent dans l'éperon.

• V. odorata (dessin de gauche) : Nectaires épais, de plus de 1mm de large, généralement fortement courbé.
• V. suavis (En Suisse, uniquement dans la vallée du Rhône) (dessin du centre) : Nectaires étroits, larges de 1 mm au maximum, courbés.
• V. alba (dessin de droite) : Nectaires étroits, d'une largeur maximale de 1mm, peu courbés.

Les nectaires peuvent également servir de critère d'identification supplémentaire pour d'autres espèces. La figure ci-dessous en présente quelques-unes.

photos : Philippe Juillerat, dessins : Adrian Möhl

Appendices du calice

Pour distinguer V. reichenbachiana et V. riviniana, l'appendice du calice est aussi utile. Celui de V. reichenbachiana est court (environ 1/8 de la longueur du calice) et non échancré. Celui de V. riviniana est plus long, s'allonge encore pendant la période de fructification et est généralement échancré.

Nous souhaitons à tous beaucoup de plaisir pendant la saison des violettes !